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 La fin peu héroïque d'Alexandre Mattey

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Caterina Giovanni

Caterina Giovanni


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PostSubject: La fin peu héroïque d'Alexandre Mattey   La fin peu héroïque d'Alexandre Mattey I_icon_minitimeWed May 12, 2010 1:57 am

Le fumoir du Palace n'est que peu fréquenté ce soir; confortablement installés dans des canapés chatoyants, quelques personnes aspirent avec délectation ce poison qui leur pourrit chaque jour un peu plus les veines. Les humains sont décidément de bien curieuses créatures...

Debout, près de la fenêtre, la jeune femme laisse négligemment tomber son châle, qui parcourt son bras dans un frôlement avant de se poser sur son poignet. Elle sait qu'il la regarde depuis quelques minutes déjà; ce geste, dans un semblant d'innocence et accompagné d'un regard furtif, devraient avoir enfin raison de son hésitation. Gagné, il se lève et s'approche d'elle:

"Bonsoir mademoiselle; permettez-moi de me joindre à vous, vous semblez seule et mélancolique."

"Allons bon, la "danse nuptiale" n'a guère évolué depuis 700 ans, c'en est pathétique..."

"Et bien, j'avoue qu'un peu de compagnie me ferait le plus grand plaisir... Mais à qui ai-je l'honneur?"

"Pardonnez-moi, je manque à tous mes devoirs; je me nomme Alexandre Mattey. Vous connaissez peut-être le cabinet Mattey et Schopfer, le grand cabinet d'architectes..."

"Malheureusement non, veuillez excuser mon ignorance en ce domaine, mais vous allez certainement m'éclairer. Je suis Caterina Giovanni. Si nous allions nous assoir mon cher?"

"... Je n'ai jamais compris pourquoi la plupart des hommes croient devoir faire miroiter leur réussite aux dames en ce début de nouveau millénaire. Les temps ont changé pourtant?"

"Que nenni Nicolas, les femelles sont toujours aussi attirées par le luxe, et la promesse de richesses les aide bien souvent à ouvrir les cuisses, même si dans ce cas, cela risque d'être, hum, difficile!"


Caterina, suivant son compagnon, adresse un regard fulminant dans un coin, à priori vide, de la pièce; puis ses yeux se posent sur une commode d'époque victorienne avec fermeté, comme une menace dissimulée.

"Aleister, à votre place je me tairais pour le reste de la nuit, il serait fâcheux qu'elle vous lie à ce meuble, pittoresque cela-dit. Hanter n'a jamais été une partie de plaisir, croyez-moi..."

...


Les heures suivantes sont d'un ennui mortel aux yeux de Caterina qui sourit en permanence et ponctue les phrases de son interlocuteur par des "ah... oh! vraiment?" sans véritablement y croire. Cet Alexandre se vend comme sur un étal de marché, par Dis Pater... Qu'importe, il obtiendra ce qu'il désire... Tout du moins en apparence...

Bientôt, la grande horloge indique une heure du matin. Caterina propose à son compagnon de s'isoler pour le reste de la nuit, ce qu'il s'empresse d'accepter. Trop facile... La limousine Giovanni attend devant le luxueux hôtel puis les emmène à travers la ville, en direction de Lutry. A l'intérieur, la jeune femme échauffe les sens de l'homme aviné sans trop lui en montrer et lui sert une coupe de champagne dans laquelle elle a glissé une petite gélule; dorénavant il est à sa merci, ivre et sonné. Bientôt la voiture s'arrête devant le Château de la Rive et Caterina le fait entrer; un rire délicat et la voilà qui noue son châle de soie autour des yeux de son compagnon d'un soir, qui semble grandement apprécier la mise en scène et ce jeu érotique.

Puis elle l'attire dans les escaliers qui descendent vers la cave, en lui proposant de s'amuser. Il lui tient la main et la suit, un sourire avide et béat aux lèvres, trébuchant à chaque pas et heurtant tous les meubles qu'il croise. Dans son ivresse, il ne réalise guère l'étrangeté du lieu où il se rend. Les yeux toujours bandés, il obéit à sa maîtresse et s'allonge sur une table froide et dure... Une table? Oh, après tout... tant qu'elle et moi... sommeil... dormir...

Alexandre s'éveille une heure plus tard, une migraine lui vrille le crâne. Il réalise qu'il n'a plus de bandeau sur les yeux; par contre, ses membres sont solidement attachés et un morceau de tissu inséré dans sa bouche l'empêche de préférer le moindre mot. Qu'est-ce que ceci? La peur fait soudain irruption et une boule dure s'installe au creux de son estomac.

Tournant la tête, il aperçoit Caterina de dos; on dirait qu'elle coupe quelques chose sur un plan de travail. Et, mon Dieu, tous ces outils! Des scies, des pinces, des couteaux!! Il veut hurler mais seule une plainte pathétique franchit le mouchoir qui le muselle. Elle se retourne enfin et lui offre une vision d'horreur: son beau visage est strié par des lanières de sang qui commencent à sécher et ses vêtements en sont littéralement imbibés. Ce n'est qu'à cet instant qu'il est frappé par cette odeur de fer, caractéristique, et qu'il commence à ressentir un picotement... Puis une intense douleur! Il tourne la tête et fixe, impuissant, le moignon qui termine son bras gauche; une sangle de cuir empêche l'hémorragie mais il n'a plus de main! Mon Dieu, il n'a plus de main!!!

"Je te remercie pour ce petite cadeau, mortel, mais à présent nous devons passer aux choses sérieuses..."

Alexandre regarde, horrifié, Caterina se saisir d'une masse et s'approcher de lui.

"Tout doux mon mignon, tout va bien se passer si tu ne bouges pas trop..."

Sans prévenir, elle abat soudain son arme sur le genoux droit d'Alexandre de toutes ses forces. Le temps semble se pétrifier au moment où il entend le sinistre craquement; la douleur est si violente qu'il est persuadé que d'être écorché vif ne serait qu'une partie de plaisir. Entre les voiles de l'évanouissement, il comprend à peine qu'elle est en train de tirer sa jambe et de couper les chairs qui résistent. Au moment où elle sépare ce membre du reste de son corps meurtri, ses yeux se révulsent et il se met à sombrer dans le noir, priant Dieu pour qu'elle le tue sur le champ afin qu'il ne ressente plus cette souffrance indescriptible. Mais son bourreau lui injecte à présent quelque chose dans le bras...

"Oh non mon tendre cobaye, tu ne dois pas mourir tout de suite... J'ai besoin que tu restes en vie jusqu'à la fin de ma petite "expérience". Ne t'inquiètes pas, cela ne durera pas plus d'une heure, je te le promets..."

Mais la douleur, la torture et l'horreur de la scène lui font perdre la raison; Alexandre, livide, laisse glisser sa tête tandis que le mouchoir tombe au sol. Sa gorge ne laisse échapper qu'une légère plainte étouffée tandis que ses larmes se mêlent à sa salive et coulent sur la table; de l'aurtre côté de la pièce, Caterina s'affère à arracher l'os de sa gaine de muscles et de chair en prononçant des incantations étranges...
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Don Nicolo Giovanni

Don Nicolo Giovanni


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PostSubject: Re: La fin peu héroïque d'Alexandre Mattey   La fin peu héroïque d'Alexandre Mattey I_icon_minitimeFri May 14, 2010 3:19 am

D'un pas prudent, Nicolo descend les marches grinçantes de l'escalier. Les bruits déchirants qu'il avait entendus semblent s'être éteints pour ne former dorénavant qu'une plainte lointaine, à peine audible. Arrivé à la hauteur de la cave, il enclenche l'interrupteur, qui fait immédiatement apparaître une lumière blafarde et intermittente. Sur le sol humide, quelques blattes se hâtent de rejoindre une fissure dans le mur suintant... A quelques pas de lui, le Giovanni remarque que la lourde porte en fer rouillé est entrouverte. En s'humectant les lèvres, il sent la présence de la peur. Mais pas n'importe laquelle : la terreur que ressent l'esprit humain face à la mort. Et cette volonté farouche qui s'accroche à la certitude qu'il y a un espoir de survie. Il lui fallait entrer et tuer cet espoir. Question de principe...

Les paupières clauses, Nicolo pousse la porte avec lenteur, car il se plaît à imaginer ce qu'il va trouver de l'autre côté. Sa petite Caterina a le chic pour toujours ramener des spécimens rares, avec un sens de l'ironie qui confine à l'obsession. Eclairée par quelques candélabres, la cave est plongée dans une douce pénombre où règne une odeur fétide. Secouée de spasmes, une forme mutilée est étendue sur la table d'opération, projetant sporadiquement des volutes de buée dans l'air glacé. Nicolo remarque alors dans un coin de la pièce la silhouette frêle et menue de sa petite-fille, qui est vraisemblablement en train de préparer un rituel. Sans se retourner, elle lui murmure d'un ton presqu'enjoué : Bonsoir, grand-père, ce cher Dante m'a prévenu de ta venue. Je suis confuse de t'avoir dérangé. Comme tu peux le constater, je suis en train de préparer une autre arme. Je termine à l'instant d'achever de graver les symboles sacrés.

Tandis qu'elle se tourne vers lui, Nicolo aperçoit le sang strillant le beau visage de Caterina. Pas le sien, évidemment... Elle semble heureuse, toute excitée, comme à chaque fois qu'elle pratique. A la main, elle tient un tibia de belle facture, recouvert d'un plomb récemment fondu sur lequel sont gravées les runes de protection. Exactement de la même façon que le gourdin que tient Nicolo. L'art de sa petite-fille s'améliore même avec les années. Ah, c'est donc ça, ma petite, répond le Giovanni, un fin sourire aux lèvres. Je croyais à une menace plus grave. Je lisais le journal et je mettais sur pied quelques rencontres avec des camarillistes lausannois quand j'ai entendu des plaintes. Je pensais me retrouver face à un spectre où quelque chose de ce genre. Je constate qu'il ne s'agit que d'un humain. En as-tu fini avec lui ?

La jeune femme opine du chef et s'apprête à parler, lorsque soudain elle interrompt son mouvement et fixe un point de la pièce. L'espace de quelques secondes, le temps semble se figer, tandis que la température descend encore. Regardant ensuite son grand-père d'un air penaud, Caterina lui demande sans reprendre son souffle s'il serait d'accord de tuer lui-même l'humain. Un de ses suivants, Aleister Crowley le lui a demandé, car il apprécie l'efficacité et le pragmatisme de Nicolo. D'une voix parfaitement calme, ce dernier lui répond qu'elle peut monter sans crainte se reposer.

Pour te changer les idées, nous pouvons passer tans ta chambre avec Benito. Il n'est pas bien que tu t'enfermes des nuits entières en compagnie de tes esprits. Mais en attendant, je vais terminer ce que tu as commencé.

Merci, grand-père. A plus tard. Car même si je suis un peu lasse, je ne peux qu'acquiescer à vos propos si sages et si tentants, répond Caterina d'une voix ironique, allant jusqu'à mimer une révérence obséquieuse.

Caterina, tu sais fort bien que la patience n'est pas ma vertu première. Et toute insolence doit être punie. Rappelle-t-en. Ah, en parlant d'insolence, il semble que tes propos acerbes aient déplu à cet imbécile de Katz et à son âme damnée ventrue. Sans doute faudra-t-il t'excuser par mail. En tout cas, ils l'exigent. Mais reste digne ! Nous ne devons pas perdre la face devant eux ! Qui est cet humain ?

J'ai déjà oublié son nom. Je crois qu'il est architecte dans un bureau lausannois. Si tu savais à quel point je me suis ennuyée... Je te laisse à ta besogne et vais me laver les mains !

Nicolo entend les pas de la jeune femme qui s'éloignent avant de s'éteindre. Il se tourne enfin vers l'humain et s'en approche. Il est vêtu dans un magnifique costard trois pièces, sans doute fait sur mesure. Le vêtement est maintenant maculé de sang et de merde, car le pauvre s'est souillé... En y regardant de plus près, il y a de quoi : une main sciée et une jambe arrachée à hauteur du genou. Depuis le temps, il a dû perdre plusieurs litres de sang, parce que son teint est presque aussi laiteux que celui de Nicolo. Comme s'il voulait parler ou hurler de douleur, il ouvre et ferme sa mâchoire, sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche. Vu ce qu'il a dû encaisser, il ne doit même plus ressentir la douleur. Pauvre humain ! S'il avait utilisé sa raison, au lieu de céder aux tentations de la chair, il ne serait pas là ce soir. Il s'est comporté en bête et mérite de mourir, selon les dures lois de la nature édictées par Dieu : les forts mangent les faibles.

Avec une compassion feinte, Nicolo pose la main sur le visage de l'humain qui tressaille en un dernier sanglot de terreur. Ce dernier a les yeux rougis et enflés et ses joues sont humides à cause de ses larmes. Le Giovanni lui caresse doucement la joue en murmurant une prière d'une voix apaisante. Puis, il lève son autre bras et abat brutalement son gourdin plombé sur le crâne de l'infortuné, qui craque sinistrement sous le choc et se fissure comme la coquille d'un œuf. A gros bouillon apparaît un sang épais comme de la mélasse, où se mêlent des fragments d'os et de cervelle. Un deuxième coup, puis un troisième viennent mettre fin à son calvaire. Ses yeux incrédules se voilent pour finalement devenir aussi inerte que des pierres. Requiescat in pace, pauvre pêcheur.

Sur l'établi, Nicolo remarque une scie et des sacs poubelles. Caterina avait pensé à tout...

[HRP : suite du post dans le topic Dans la nuit du 11 au 12 mai]
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