Arrivée d'Agnès au château

Tout se passa bien jusqu'à son arrivée à la porte du château, les agents de sécurité, connaissant la jeune vampire, l'avait sans autre laissée passer. Elle toqua par mesure de politesse et attendit que le majordome du Baron vienne lui ouvrir.
"Bonjour, mademoiselle Agnès"
"Bonjour Hector, le Baron est-il chez lui?"
"Venez, je vais vous conduire à son bureau."
"Ce n'est pas nécessaire mon brave, je connais le chemin."

Sur ce, Agnès dépassa le majordome, puis se dirigea d'un pas sûr vers les escaliers. Une fois arrivée à la porte du bureau du Baron, elle toqua de manière décidée.

"entrez!" entends Agnès.

Le Baron est assis dans un large fauteuil en cuir et devant lui repose plusieurs classeurs ouverts ainsi qu'un verre de whisky écossais. Il se redresse et fait face à la jeune Vampire qui machinalement redresse son tailleur.

"Ma chère Agnès,

Quel plaisir de vous voir. Je constate que vous êtes très occupée et que vous prenez avec une main ferme et décidée les différents dossiers qui tombent maintenant sur votre bureau... C'est bien...". Il prend en main le premier dossier de la pile et semble en lire quelques lignes, laissant un long silence s'installer. Ses yeux se redressent soudain et il dévisage Agnès. "Ma chère que souhaitiez vous me dire? Je vous écoute..."

Agnès relève la tête, le regard sûr et le menton fier:

"Je suis venue vous voir ce soir, Sir, car j'ai cru comprendre que je ne vous satisfaisais pas entièrement à l'heure actuelle. Je ne remets pas en doute vos décisions, par contre si vous y consentez, je désirerais une explication. Et si votre désir est toujours tel que me l'a exposé ce cher Stan, je remédierais moi-même à la situation après avoir mis de l'ordre dans mes affaires."

Ceci dit, Agnès plongea dans la plus profonde révérence que son tailleur lui permettait et attendit, les yeux baissés vers le sol.

Un long silence, lourd et terrible pour la pauvre Agnès, s'installa.

Le Baron la fixait d'un air sévère. Il venait de reposer en vrac les documents sur le bureau. Il saisit son verre et y trempa les lèvres avant de le reposer brutalement.

"Agnès..." sa voix était soudainement douce et calme, surprenant la jeune vampire qui ne manqua pas de jeter un coup d'oeil rapide vers son Sir. "J'ai en effet parlé à Stan et, je vous l'avoue, je ne plaisantais pas. Je ne pensais pas qu'il vous toucherait mot de la demande que je lui ai faite et j'espérais de fond du coeur que nous aurions pu avoir un moment tous les deux, plus tôt". Agnès regardait maintenant fixement le Baron, confuse, peut-être même choquée.

"Ne vous méprenez pas" continua-t-il. "C'est précisément parce que vous ne m'avez jamais déçu que je vous fais cette 'faveur'. Seul un être qui vous porte dans son coeur peut vous demander autant de sacrifices et de d'investissement. Je suis votre Sir et, au vu de la position que j'occupe maintenant, que ce soit à Lausanne ou au sein du Clan, je me dois de vous rendre, par respect, ce statu, ces responsabilités et..."

"... les risques que ceci représente."

"J'avoue ne point vous suivre Sir. Est-ce Rodolphe qui s'est de nouveau manifesté? Mon....départ vous sera-t-il aussi utile que cela? Est-ce que je fragilise votre position, Sir?"

"Agnès!" Le Baron sembla soudain en colère. "Ce n est nullement pour moi que je fais ceci! Ne n'ai plus rien a prouver! Ma victoire est assurée! Je fais ceci pour VOUS!!"

À ce mot, Agnès relève la tête, le regard fier, brillant d'une émotion contenue:
"Sir, malgré tout le respect, la loyauté et l'amour que je vous porte, en tant que vraie Ventrue, je ne peux me laisser faire ainsi.
J'ai fait en sorte de pouvoir satissfaire vos exigences, j'ai compris mon devoir et accepter mes ambitions.
Au nom de Dignitas, je ne peux vous obéir sans au moins comprendre vos motivations.
Notre projet ne vous tient-il plus à coeur? Je croyais que vous désiriez un soutient indéfectible à vos côtés, que seul notre lien si spécial peut vous apporter.
Je serais parjure aux serments de mon Clan si je devenais un agneau sacrificiel inutile et déshonorant alors que je pourrais être une conseillière utile et brillante à vos côté.

"Ma chère, très chère Agnès... C'est précisément de ceci dont je vous parle. Nous avons commencé notre comversation par ce qui aurait dû être la fin et ce n'est peut-être pas une mauvaise chose, tout compte fait.

Vous avez raison sur tous les points et c'est parce que je vous fais confiance, je vous estime et je vous vois devenir cette figure incontournable de la cité que je me dois d'agir ainsi. Savez-vous comme il est difficile pour moi de prendre une telle décision? Là est notre véritable nature, notre devoir de Ventrue... Nous devons en demander plus, viser plus haut et tout mettre en oeuvre pour repousser nos limites... et vous mettez en avant, très justement d'ailleurs, Dignitas. Je vous offre aujourd'hui un cadeau que peu d'autres ne feront: un pas vers votre Dignitas. Je pourrais, vu ma position, vous gâter et vous placer bien haut dans Lausanne mais au contraire, et pour vous, je vous menace de mort..."

Le Baron avait le regard dure, plongé dans les yeux d'Agnès

"Voici par quoi nous aurions dû commencer cette discussion ma chère..."

(suite en PM)