La limousine s'arrête sur la place de la Riponne, au bas des marches du musée. Deux hommes en costumes noirs portant de longs manteaux sortent de la voiture et courent escorter le Sénéchal Stern et le Baron. La voiture démarre rapidement et prend la direction de l'ouest.
"Merci d'assurer ainsi ma sécurité cher Sénéchal. Je doute que Ralph n'ose réellement agir vous sachant dans ma voiture" dit le Baron, le regard perdu dans les lumières de la ville. Il n'écoute pas réellement la réponse du docteur et répond machinalement aux questions courtoises de son compagnon de route. Le silence emplit rapidement pourtant la limousine, Stern ayant apparemment compris que le Baron n'était plus réellement avec lui mais perdu dans ses pensées. Manfred se demande comment la situation a-t-elle pu dégénérer ainsi. L'issue de ce conflit aurait sans doute pu être différent mais à quel moment les événements ont pris une tournure aussi sombre pour les Ventrues de Lausanne? Il replonge, nostalgique, dans les images de combat en altitude quelques instants et revit les moments glorieux mais parfois tragiques de la première guerre. Il repense à ce que son ami et mentor Oswald Boelcke disait: "La logique d'une guerre ne peut être comprise que par ses soldats et elle s'écarte parfois bien loin du monde des bien-heureux"
-Ja bitte? Lache soudainement Dr. Stern.
-Ah pardon, cher ami, je me parlais à moi-même. Je suis désolé mais vous comprendrez mon manque de discussion ce soir.
- Je comprends ne vous en faites pas...
- Ah et toutes mes félicitations pour votre nomination en tant que Sénéchal de Lausanne. c'est une lourde responsabilité et permettez moi de vous témoigner mes meilleurs voeux pour votre nouvelle fonction.
Les deux hommes se sourient poliment et laissent à nouveau un silence de plomb s'installer dans la voiture, silence qui durera jusqu'à son arrêt dans la cour du château du Baron.